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Punir, crier, mettre au coin, est-ce bénéfique ?


Comme Filliozat l’a souvent répéter :

« Si les punitions éduquaient, il y a belle lurette que les crimes n’existeraient plus. »





Les neurosciences nous ont démontré que c’est dans une relation d’attachement sécure où l’enfant est respecté, écouté, accompagner qu’il peut grandir de façon harmonieuse et sereine en consacrant son énergie à l’apprentissage. Hors les punitions, privations, mise à l’écart seraient contre-productifs selon Siegle et Bryson.


En effet, ces diverses actions auraient un impact négatif sur la relation d’attachement avec l’enfant où il se créerait des jeux de pouvoir. Il est important de se concentrer sur la réparation du lien, sur le besoin non-compris de l’enfant plutôt que sur le comportement inapproprié. N’oublions pas que le petit enfant découvre son environnement et expérimente ce qui l’entoure afin de comprendre ce que ses actions provoquent. Les jeunes enfants ayant un comportement jugé d’inapproprié expriment simplement un besoin non-compris de l’adulte.


Monsieur Siegle et Madame Bryson nous explique que si l’on se réfère aux découvertes neuroscientifiques, c’est la répétition qui change la structure physiologique du cerveau. Quand on sait cela, nous pouvons alors remettre en question notre comportement face à l’enfant.

«  Ai-je envie de le punir ? de le mettre au coin ? de le priver ? en sachant que ce comportement, de façon répétée, peut agir sur la physionomie cérébrale de mon enfant ? »



 


Filliozat nous parle des conséquences de ces formes de restriction :



1. Les punitions :


Même si nous pouvons avoir le sentiment qu’elles aient un effet, celui-ci reste sur le court terme ; non pas au niveau de l’éducation mais au niveau d’une sorte de soulagement de la personne qui punit car elle a la sensation de reprendre le contrôle sur la situation. En punissant, on entre dans un jeu de pouvoir, un rapport de force. Les besoins tant de l’enfant punis que de celui qui punit ne sont pas entendus. Les émotions sont refoulées et écourtées. Que provoquent les punitions ?


  • La punition se focalise sur l’acte commis et non sur la raison de ce comportement. Elle ne règle donc en rien la source du comportement. En effet, la source d’un comportement inadéquat se manifestera d’autres façons tant que le besoin de l’enfant ne sera pas compris et entendu.

  • La punition provoque une forme d’injustice et de honte chez l’enfant qui ne se sent pas soutenu. En effet, cela sécrète du stress chez l’enfant qui ne peut essayer de comprendre ce qu’il s’est produit. Ce stress va être gardé en mémoire et inhiber les fonctions exécutives (apprentissage, concentration,…). Les émotions ne sont écoutées et son même ravalées.

  • Punir ne permet pas à l’enfant de réparer l’acte et de se responsabiliser.


2. La mise à l’écart, au coin :


Cette forme d’isolement dit à l’enfant « quand tu fais une erreur, tu es forcé de rester seul ». Cela peut être extrêmement insécurisant chez lui surtout quand il connaît un moment rempli d’émotions qui le submergent et dont il a besoin de l’adulte pour l’aider à s’apaiser. Cet isolement forcé peut être vécu comme une forme de rejet.


En effet, face à cela, une peur de perdre l’amour de son parent apparaît tant les humains ont besoin d’être connectés, de vivre en groupe surtout lors des moments difficiles afin de trouver des ressources pour faire diminuer le stress. Isoler l’enfant dans sa chambre ou l’asseoir sur une chaise quand il vit une tempête émotionnelle laisse l’enfant dans une grande solitude et de souffrance.


Le comportement, que l’adulte juge d’inapproprié, est en réalité la conséquence d’un besoin non-compris. Ces comportements sont des réelles demandes d’aide pour permettre à l’enfant de se sécuriser.


3. Crier sur l’enfant :


Pendant longtemps, on a pensé que pour l’enfant obéisse, il fallait exercer une forme de peur. Nous savons aujourd’hui que les cris à répétition déclenche la peur chez le petit enfant, ce qui peut considérablement modifier des structures cérébrales et provoquer des troubles de l’anxiété plus tard.



 


Comment agir autrement ?





Face à ces comportements inadéquats, un temps de reconnexion est essentiel. L’adulte peut prendre un petit moment pour souffler, prendre de la hauteur face à ce qu’il s’est passé et entrer en empathie avec les émotions de l’enfant.


Face à ce qu’il s’est produit, il est important de comprendre le besoin qui découle du comportement en lui parlant calmement, en ayant un contact physique chaleureux (câlin,…), en le regardant avec douceur, en l’écoutant et en lui permettant d’exprimer son émotion sans nier ce qu’il s’est passé pour lui (peur, surprise,…).


Consacrer du temps à l’enfant pour qu’il puisse s’apaiser et trouver une solution est extrêmement bénéfique.


« Poser des limites claires tout en mettant l’accent sur la collaboration, la discussion et le respect mutuel donne aux enfants l’opportunité d’être actif, de prendre des décisions avec empathie et de comprendre beaucoup par eux-même ». - Daniel Siegle

Permettre à l’enfant de réparer ce qu’il s’est passé est une autre ressource à laquelle nous pouvons penser. S’il casse un pot de fleur, essayons de se mettre à sa place en nous demandant comment nous nous sentirions si nous l’avions nous-même cassé ? Nous nous sentirions impuissant et aurions envie d’agir pour réparer ce qu’il s’est produit. Il en est de même pour l’enfant.

Isabelle Filliozat nous explique que demander à l’enfant ce qu’il pourrait faire ou pourrait trouver comme solution serait bénéfique car cela mobiliserait son cerveau frontal. L’enfant va alors observer, mobiliser ses connaissances et pourrait même trouver des solutions auxquelles nous n’aurions pas pensé.


Il est important de réfléchir à ce que nous transmettons aux enfants et surtout aux conséquences de nos actes. Quand un événement difficile se produit, demandons-nous qu’aimerions-nous transmettre à l’enfant ? Tout en lui indiquant le chemin à prendre et en lui permettant de faire par lui-même.


« Pour aider l’enfant à grandir, mieux vaut se concentrer sur les solutions que sur les problèmes » - Filliozat


Source : Isabelle Filliozat - J’ai tout essayé

D. J. Siegel et T. P. Bryson - Time-Outs’ Are Hurting Your Child (tinabryson.com)

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