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  • Photo du rédacteurD & A

La compréhension de la négation chez le petit enfant.


Souvent, on entend qu’il ne faut pas utiliser de négation pour une meilleure communication avec nos enfants.




Mais comment cela se passe-t-il en réalité ?


Isabelle Filliozat explique que petit (entre 1 an et 3 ans), l’enfant utilise la négation dans ses phrases comme « non », « pas dodo », « plus faim »,… Nous pouvons alors remarquer qu’il comprend à quoi sert la négation.



Cependant quand nous lui disons « ne grimpe pas sur le fauteuil », hop, il le fait.



POURQUOI ?


En réalité, l’enfant comprend la négation. Cependant, celle-ci doit faire un chemin plus long dans notre cerveau pour être comprise et assimilée corporellement.


Petit et ce jusqu’à 7-8 ans (lorsque la raison/l’analyse peut prendre le pas sur la pulsion), l’intelligence de l’enfant est principalement sensori-motrice, c’est-à-dire qu’elle passe par le corps. L’enfant doit faire l’expérience corporellement pour intégrer. Il va réagir de façon spontanée car son cerveau ne peut encore prendre du recul et analyser la situation. C’est ce qu’il se passe quand il veut monter sur la table pour attraper un ballon alors qu’il connaît et comprend la règle. L’enfant pense en image et le « ne pas » n’a pas d’image.


Lorsque l’enfant entend « ne grimpe pas sur le fauteuil », les premiers mots mis en évidence par son cerveau sont « grimpe » & « sur le fauteuil ». Pendant ce temps là, la négation prend un chemin plus long car son cerveau doit inhiber son geste. La négation est donc enregistrée en dernier lieu.


Selon Filliozat, l’enfant étant à l’écoute de ses ressentis sur le moment présent, il y va et fonce. Sa réaction physique est alors plus rapide que l’analyse cérébrale de la négation. L’enfant va alors immédiatement grimper sur le fauteuil.


 


Pour mieux comprendre ce mécanisme, nous pouvons reprendre le célèbre exemple de Filliozat qui est « ne pensez pas à un zèbre ! N’y pensez pas ! Vous le voyez dans votre tête, je me trompe ? »


Pour comprendre cette négation, ci-dessus, notre cerveau doit analyser chacun des mots et donc y penser. Malgré nous, nous n’avons pas respecté la consigne. C’est exactement la même chose qu’il se passe chez les enfants.


 

Comment communiquer alors ?


Plutôt que d’interdire, nous pouvons plutôt parler de coopération.


  • Si il cours, nous pouvons lui dire « marche doucement, marche à côté de moi »

  • Si il crie : « parle doucement, parle tout bas »,…


Tout cela nous demande de changer nos mécanismes ancrés depuis de longues années car nous les avons sûrement entendus de la bouche de nos parents. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain et il est important de prendre conscience de notre façon de communiquer envers l’enfant afin d’apaiser les tensions.


Au lieu de dire « non », Isabelle Filliozat nous propose de le remplacer par « Stop ». « C’est un mot plus efficace. Quand nous disons « non », généralement, nous fronçons les sourcils et utilisons un ton de reproche. Tandis qu’en disant « Stop », nous ouvrons nos yeux, nos sourcils se lèvent et ce n’est pas blâmant pour l’enfant. Après, nous pouvons expliquer à l’enfant ce qu’il se passe. »

N’oublions pas que l’enfant a un comportement spontané. Son principal objectif est de découvrir son environnement. Mettre en bouche, ouvrir les placards, jeter,… sont autant d’expérimentations qui vont l’aider à comprendre son lieu de vie. Elles sont nécessaires. Il est donc important de comprendre son besoin sous-jacent et d’y répondre (proposer des jeux d’ouverture, fermeture,…).


Source : Isabelle Filliozat - J’ai tout essayé

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